Quand l’économie de l’élevage catalyse dans les territoires 

Ma baguette équivaut-elle simplement à un 1 euro de moins dans mon porte-monnaie et à 1 euro de plus dans la caisse du boulanger ? En réalité, appréhension faite des impacts socio-économiques et environnementaux, distingués selon qu’ils soient directs, indirect et induits, sa valeur est tout autre si nous la mesurons à l’échelle d’un territoire donné. En réalité, une activité économique résonne bien au-delà de ses motifs propres, de ses premiers objectifs de service et de marché. « La valeur d’une baguette est plus proche de 1,65 sur toute sa chaîne de valeur », explique Amélie Colle, consultante chercheure et manager au sein de Vertigolab, un cabinet de consulting bordelais spécialisé dans la mesure des interactions entre activité économique et territoires. Vertigolab a appliqué sa méthodologie au réseau des sociétaires d’Eliance, la fédération du conseil et service en élevage, celle-ci ayant justement souhaité en évaluer les retombées socio-économiques de l’activité de ses quelque 110 sociétaires. « L’objectif était de mesurer l’impact des activités des sociétaires sur les territoires ruraux en matière d’emplois, de valeur ajoutée, de structuration des filières agricoles et de résilience des exploitations, explique-t-on au sein du cabinet Vertigo. Au-delà des retombées économiques, ce travail met en évidence l’effet catalytique du réseau : comment les actions quotidiennes des sociétaires irriguent les territoires, soutiennent la transition agricole et renforcent les liens entre durabilité et économie locale ! ». Ces effets ne sont pas faciles à appréhender et échappent souvent aux radars. Mais ils agissent pourtant bien et cela dans des proportions certes relatives et diffuses mais non moins massives. 95, 7 % des achats des entreprises du réseau le sont auprès des fournisseurs français. Et si l’on regarde là où se fournissent les fournisseurs, ce taux est encore de 67,9%. En masse relative, un réseau comme celui d’Eliance génère un chiffre d’affaires directs, indirects et induits de 1 658 millions d’euros, une valeur ajoutée de plus de 800 millions d’euros. Selon le multiplicateur de valeur ajoutée qui permet de classer les 63 secteurs de l’économie française, Eliance arriverait 15e avec 1,33 euros de valeur ajoutée pour un euro de chiffres d’affaires.

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