Quinze ans pour une révolution : l’apparition et la diffusion de la sélection génomique resteront synonyme d’un changement d’ère dans l’élevage des ruminants. Les éleveurs, désormais, génotypent leurs animaux afin d’en connaître les caractères et d’en prédire les performances, et cela en quelques semaines. De nouveaux produits et de nouvelles générations de conseillers ont accompagné et accompagnent toujours ce changement. Pourtant, cela a peut-être quelque chose de trompeur ou de faussement sécurisant car si la connaissance et les technologies évoluent, le monde lui aussi change tout autant interdisant la routine de l’esprit et des pratiques! Comme en témoignent les quelques sujets proposés ci-dessous dans cette nouvelle livraison de notre e-mag, la révolution génomique est à peine installée que déjà d’autres normes se font jour induisant de nouvelles offres de sélection (animaux moins émetteurs de méthane) et que d’autres champs de recherche s’ouvrent avec l’épigénétique ou, autrement dit, le fait que les êtres vivants soient le fruit d’un processus biologique dont la partition n’est pas, pour une large part, écrite à l’avance, le challenge prédictif s’en trouvant pour le moins relancé… Tous ces défis seraient sans doute plus difficiles à relever si un autre phénomène ne s’était pas fait jour, celui d’une nouvelle génération de femmes et d’hommes à l’aise avec la parole et le témoignage et qui ont introduit un nouveau savoir-faire dans le monde agricole : la communication (notre rubrique Elevage et société) par laquelle une part de la modernité et aussi de l’acceptation sociale de l’élevage transite indéniablement. On ne peut certes pas génotyper une audience afin d’en connaître à l’avance les réactions ! Mais on peut, au moins, aller à sa rencontre avec les bons outils et les bons mots, et réduire ainsi la part de risque et de hasard qui accompagne toute chose…