Quel rapport entre la cistude d’Europe et la vache mirandaise ? Entre la barge à queue noire et la vache maraîchine ? Réponse : un document édité en début d’année par l’Institut de l’élevage, en collaboration avec les associations de race et dans lequel est rappelée l’importante contribution des races bovines locales au maintien des milieux et à la biodiversité. Les races bovines à petits effectifs sont des races étroitement associées à leur territoire d’origine sur lequel s’appuie de fait leur conservation. Herbagères et rustiques, elles sont étroitement adaptées aux écosystèmes locaux et aux espèces endémiques, flore et faune. En témoigne, par exemple, l’orchidée sauvage, favorisée par le maintien des prairies naturelles en coteau, terrain favori de la mirandaise pour laquelle le fait de maintenir également des mares d’abreuvement crée de l’habitat pour les amphibiens. Plus au nord, dans les marais atlantiques, la bien nommée maraîchine vit aux côtés de petits échassiers dont les populations sont menacées. Pourtant, la barge à queue noire qui niche à découvert dans les prairies pâturées a vu ses couples passer de 65 à 100 en 20 ans. Maintenir des races locales en prairie naturelle contribue à maintenir les espèces inféodées, après avoir aussi contribué à maintenir des espaces ouverts comme autant de pare-feu. C’est le cas du lac de Lourde, en partie comblé par une tourbière classée Natura 2000, pâturée par la vache lourdaise depuis 2013. En zone périurbaines aussi, les vaches sont des sentinelles écologiques mais aussi patrimoniales comme en métropole nantaise où leur présence est un frein aux velléités d’urbanisation.

La barge à queue noire (limosa, limosa) espèce limicole classée vulnérable en France. Photo Rolf Müller